Un jour, un projet : Urban Rigger par BIG

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Photographie de BIG

En ce début de semaine déprimant, où le froid nous assaille, mes divagations matinales m’ont conduite à København (Copenhague en Danois, j’ai dû googler pour comprendre) au Danemark. Autant le dire directement, le projet n’est pas une découverte. C’est du gros studio, du BIG, capable d’exploiter des concepts connus puis de les pousser jusqu’à la réalisation (et ça, c’est carrément plus rare).

La proposition de BIG face aux problématiques de logements est d’exploiter les containers à faibles coûts, de les assembler sur deux niveaux (faible densification) le tout autour d’une cour centrale, histoire de créer un peu d’histoire(s) et d’interactions sociales (faut pas déconner quand même). On imagine que le container est alors facilement ‘customisable ‘ selon les souhaits de son proprio, offrant de belles baies vitrées sans avoir à se soucier de la structure (bah ouai un container c’est bien fichu).

Mais au-delà de l’architecture du projet qui ne révolutionne pas les « projets containers », c’est la démarche urbanistique qui m’a poussé à écrire.
Le point de départ de BIG a été de savoir comment habiter les ports de Copenhague, considérant que la terre devenait trop chère et saturée pour y bâtir de nouveaux logements. Là où BIG va plus loin, c’est en imaginant ces modules naviguer de port en port, répondant aux besoins ponctuels et proposant une alternative de transport. L’immobilier en mouvement, adaptable et modulable grâce à un procédé de préfabrication (container). À la différence des hôtels flottants, pas si différents des énormes paquebots polluants que nous connaissons déjà, la proposition de BIG intègre la notion d’urbanisme dans son concept initial. Les containers s’articulent autour d’un espace commun, aménageable. Les possibilités de connexions entre les îlots offrent aussi un modèle de ville sur l’eau cohérent, récréant des lieux de passage, de pause, de contemplation, d’activité.

Après la conquête du sol, l’Homme envisage donc de s’installer sur les mers. Les îles artificielles en Asie, au Qatar ou aux Emirats avaient déjà donné un aperçu de cette volonté à vouloir grappiller des mètres carrés, aboutissant à des projets colossaux sensibles aux risques naturels. Comme l’expliquait Paul Virilio, chaque évolution technologique ou transformation sociale amène une nouvelle forme de risque et de catastrophes. Il en va de même pour ces projets sur les mers. Quel sera l’impact de telles constructions ? Nous connaissions les naufrages des navires, en sera-t-il de même pour les « maisons sur l’eau » ?

La densification urbaine a créé des problématiques de désertification et d‘appauvrissement de certains territoires. Les propositions hors terres, malgré toute leur pertinence, encouragent la création de nœuds sur terre air et mers tout en délaissant certains secteurs. Bon ou pas bon, j’avoue ne pas pouvoir me prononcer. Peut-être que par ce moyen, nous participerons à la préservation de certains espaces, en sacrifiant d’autres pour les transformer en ruches où il restera encore à inventer comment vivre convenablement.

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