Tertiaire – Haiti : l’artisanat traditionnel comme levier de résilience

Les désastres qui ont touché Haïti poussent à s’interroger les manières d’appréhender les catastrophes et de gérer leurs conséquences. Au travers de cette proposition, trois principes sont avancés : protéger, réparer et apprendre au travers du projet architectural.

Dans sa disposition, le projet d’école s’adapte aux contraintes de son environnement. La conception intègre les principes de contreventement parasismiques, d’orientation de la toiture paracyclonique (pentes), de surélévation du sol (inondations). Enfin, des arbres sont envisagés comme barrière naturelle tout en restant suffisamment éloignés du bâtiment, évitant de fait d’endommager ce dernier en cas de chute.

Les techniques proposées se veulent simples (principe d’autoconstruction), permettant l’entretien et l’évolution du projet à la manière d’un chantier école. A titre d’exemple, les remplissages de panneaux modulaires formant les murs périphériques peuvent être remplacés (clissage / lames bois / maçonnerie) ou modifiés en fonction des besoins ou des dégâts subis.

L’école n’est plus uniquement un lieu d’apprentissage, elle devient également un outil visant à transmettre un artisanat local et des techniques de construction parasismique/paracyclonique.

Le bon sens induit également une réflexion sur la gestion des ressources. Le projet est ainsi conçu avec des matériaux locaux : sisal, gabion, tuile micro-béton et terre argile pour le mortier. Le projet d’école s’intègre dans un cercle vertueux en participant au dynamisme économique de la région. Un système de récupération d’eau pluviale est prévu via le noyau central, servant à établir des points d’eau. Ces points d’eau vitaux participent à la limitation des propagations épidémiques (type choléra).

En définitive, le projet ambitionne de Réparer à la fois l’aspect matériel (école), mais aussi l’immatériel en usant de ce chantier comme un moyen de faire du lien et de rendre la population fière de son savoir-faire local.