Un jour, un projet : Hotel Ninja Black par EASTERN Design Office

Hotel Ninja Black EASTERN Design Office photo de Jeffrey Friedl
Photographie de Jeffrey Friedl

Opération Ninja !

En plein trip d’invasion de la zone 51, nous nous dirigeons non pas en plein désert mais au Japon, à quelques rues du Palais Impérial de Kyoto où l’agence EASTERN Design Office (leur site c’est par ici) se sont lâchés en édifiant un hôtel de ninjas du plus bel effet.
Dit comme ça, ça peut faire sourire mais forcé de constater que le résultat a de la gueule.

Si la forme du bâtiment se résume à un parallélépipède duquel rien (ou presque) ne dépasse, le traitement qui en est fait allie finesse et bon goût (mais un goût ninja hein, faut aimer).  Des lames métalliques en forme de V s’insèrent dans une fine couche de béton, lisse comme une peau de bébé. Cerise sur le gâteau, la mise en lumière accentue cette ambiance à la fois mystique et ténébreuse. Derrière les lames, des silhouettes se laissent deviner, habitants les quatre coursives d’accès aux chambres de l’hôtel. Car oui, il s’agit bien d’un hôtel et on en viendrait presque à l’oublier.

Arrivé à l’accueil, on se joue encore du visiteur en fondant la porte de service dans le calepinage de ces plaques dorées. J’imagine bien le réceptionniste jouant au « tu me vois un peu, tu me vois plus » avec ses clients. Détail qui a son importance : là où se tiennent les fameux clients a été creusé un « otoshiana », un faux piège (faut pas déconner) où les visiteurs peuvent admirer ces cinquante piques de bois. Mention spéciale à la collection de théières qui trône sur le mur de l’accueil. 

Folklorique dites vous ?
Totalement. Mais totalement assumé également. 
La finition semble frôler la perfection. Les lignes sont belles, tendues. L’ambiance de ce monde d’ombres, issue fantasme des films et légendes shinobis, est retranscrite avec humour.  Je regrette seulement que les jeux de lumières et de mise en scène n’aient pas été étendus jusqu’aux chambres qui paraissent du coup un peu fades et classiques (malgré les superbes panneaux coulissants faisant office de fenêtres).

En définitive, un bien joli projet qui, sous couvert de ne pas se prendre au sérieux (les coupes Ninja feraient-elles sursauter nos instructeurs de permis de construire ?), assume son univers et ravive le charme des empoisonnements et assassinats en tout genre. Dormir une nuit dans cet hôtel, serait-ce prendre le risque de ne jamais s’y réveiller ?

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