Un jour, un projet : Vanke Emerald Park par Lacime Architects

Alors autant vous dire que pour ce projet là, sélectionner l’une des superbes photos de Xingzhi Architecture n’a pas été une mince affaire. Je vous conseille dès à présent de vous rendre sur le lien du dessus (le « pour en (sa)voir plus… ») car franchement, ça vaut le détour.

Bref cette petite introduction faite, on s’en va donc en Chine, à Chongqing, surnommée la ville-montagne et située dans la Chine intérieure (c’est vaste, j’admets, mais google map est votre allié). Le projet qui nous intéresse abrite un programme qui m’est un brin obscure : décrit par les uns comme un bâtiment public, par les autres comme un showroom, j’imagine qu’il s’agit d’un vague mélange de tout ça. Ceci étant, ça tombe bien car aujourd’hui l’usage, nous allons un peu le mettre de côté au profit de la technique et du patrimoine.

Sans rentrer dans les débats qui déchirent – à en croire les journaux – le monde entier, le patrimoine pose question. Que ce soit dans sa conservation, sa réinterprétation voir (car ça part de là), de sa définition, chacun y va de son avis sans forcément parvenir à se mettre d’accord. Pourtant ce projet là, j’ai tendance à penser qu’il pourrait traduire une forme d’unanimité.

Sa composition symétrique fait apparemment référence aux plans traditionnels chinois, de même que la cour et tout un tas de références sur lesquelles je ne m’attarderais pas (d’autres le font bien mieux que moi). Par contre, disons le clairement : l’entrée en jette. Les lignes sont épurées, rehaussées par des éclairages discrets. Le métal apparaît comme un tressage, fin, léger.
Clin d’œil à l’artisanat chinois (que je connais malheureusement très mal !) ou simple témoignage de bon goût? Pour le coup, je n’en sais rien…mais qu’est-ce que ça rend bien !

Dans la cour, bien loin du petit bonzaï que nous avons tous un jour un peu trop arrosé, on met ici en scène trois beaux spécimens. Dans le genre, Lacime Architects n’y vont pas avec le dos de la cuillère : de l’eau, une pelouse bien tondue, une légère surélévation qui donne un effet lévitation et, cerise sur le gâteau, le brumisateur qui se perd dans la chape, apportant une ambiance sacrément onirique. Même Peter Jackson n’était pas allé aussi loin pour recréer la demeure d’Elrond, c’est dire.

Moderne dans ses matériaux mais hors du temps dans leur mise en oeuvre, d’une simplicité déconcertante dans la forme cachant un travail démentiel pour la réalisation, ce projet me donne l’impression d’être tiré d’un univers fantastique, à la fois grandiose et sensible.
En gros, Bravo.