Archi au quotidien : qu’est-ce qu’un Architecte ?

Carte professionnelle d'architecte

Depuis le début de mes études, on me pose souvent la question à laquelle tout archi a dû être confronté un jour dans sa vie : « t’es archi d’intérieur ou d’extérieur ? »
Au début, j’avais beaucoup de mal à répondre tant la question ne reflétait absolument pas mon métier.

Au début, lorsque j’étais étudiant de licence, je me retrouvais à bomber le torse en défendant fièrement le titre d’architecte (que je ne possédais par encore). Je me retrouvais à rabaisser (n’ayons pas peur des mots) les autres professions dites « d’architecture » pour mieux valoriser mon ego d’étudiant et assoir la réputation de vieil élitiste que l’architecte français se traine tel un boulet de plomb. Puis les choses ont changé, et heureusement !

En effet, les métiers de l’architecture ont des frontières parfois floues.
Le terme d’architecte est utilisé dans bien des domaines : architecture logicielle, architecture d’intérieur et parfois même de la décoration et mobilier. Bien que ces métiers s’apparentent à celui d’architecte et qu’ils aient, à bien des égards, un intérêt dans l’acte de bâtir et/ou d’aménager un lieu, les professionnel qui l’exercent ne sont par « architecte ».

Alors oui, le nom fait rêver, on s’imagine facilement l’artiste technicien, façon Zaha Hadid ou Frank Lloyd Wright, qui avec leur sensibilité va marquer d’œuvre emblématique leurs époques respectives. 

Pourtant, 95% de l’architecture et de notre quotidien d’architecte, eh bien ce n’est pas ça. Reprenons donc depuis le départ.

Architecte, c’est avant tout un titre

Un titre ?! Mais de quoi il nous parle celui-là.
« Architecte » en France, c’est un titre. De la même manière que les experts-comptables, avocats, notaires, chirurgien-dentiste ou orthophonistes, le titre d’architecte est protégé par la loi du 3 janvier 1977.
Le titre d’architecte n’est donc pas un simplement là pour l’apparat. Il garantit que quiconque portant légitimement ce titre est inscrit à l’ordre des architectes soit que :

    • Son assurance professionnelle est à jour ;
    • Ses cotisations à l’ordre des architectes sont à jour ;
    • Le professionnel respecte le code de la déontologie des architectes ;
    • Le professionnel dispose bien de diplômes reconnus par l’état français pour exercer la profession d’architecte (DPLG ou HMONP).

Faire appel à un architecte au sens strict du terme, c’est donc sassurer de faire appel à un professionnel indépendant dont l’exercice est régulé par la loi. Cela protège notamment la Maîtrise d’ouvrage du point de vue légal et assure des compétences minimales propres à la formation des architectes français. Même nos dirigeants à la tête de l’état français ne sont pas tenus par autant d’engagements, c’est dire !

Les compétences de l’architecte

Maintenant que nous avons clarifié la question du titre d’architecte, attaquons-nous aux compétences de l’archi….car là encore, c’est fichtrement flou !

Durant leurs études en école nationale supérieure d’architecture, les étudiants sont formés sur différents domaines (non exhaustif) :

    • La représentation graphique (dessin, infographie 3D et 2D) ;
    • La culture architecturale (les grands courants de pensée, les techniques constructives, innovations techniques) ;
    • Les principes de structure, thermiques et normatifs (accessibilité, sécurité incendie) ;
    • La définition et application d’un programme intégré à un territoire (communément appelé « projet ») ;
    • L’expression écrite et orale.

Ces sphères de compétences sont ensuite complétées par le parcours personnel de l’étudiant, aboutissant à des profils aux sensibilités différentes tirés de leurs expériences variées.

Enfin c’est bien beau tout ça, mais dans les faits, l’architecte qu’est-ce qu’il fait ?
Eh bien il va principalement vous accompagner dans votre projet. Nos compétences variées permettent de suivre le projet dès ses balbutiements (définition du programme, choix du terrain) à sa livraison voire à son exploitation.

Durant toutes ces étapes, l’architecte s’engage à concevoir un projet à l’image de son client tout en maitrisant sa faisabilité (technique, économique et réglementaire). Également, car c’est bel et bien le nerf de la guerre, l’architecte vous fera gagner bien souvent du temps et, fatalement, de l’argent. Notre vision globale du projet permet en effet d’anticiper des problèmes de mise en œuvre, d’optimiser les budgets et surtout, de procéder en totale transparence avec les clients. Il n’y a pas de coûts masqués, car l’architecte accompagne et décharge son client tout en le laissant maitre des décisions finales (ce qui n’est pas le cas avec un constructeur par exemple).

Quand est-ce qu’un architecte intervient ?

L’architecte (inscrit à l’ordre des architectes) intervient obligatoirement dans toute demande de permis de construire. L’une des exceptions à cela est dans le cas d’un projet d’habitation pour particuliers dont la surface totale (extension inclue) excède 150m² (voir loi sur l’architecture de 1977, article 3).
S’il y a une loi à ce sujet, ce n’est pas seulement pour le plaisir des architectes.

En effet, lorsque l’on construit un bâtiment, il y a plusieurs règles à respecter : l’urbanisme (Plan Local d’Urbanisme), les règlementations thermiques en vigueur (RT 2012, bientôt RE 2020) et la cohérence globale de l’architecture au sein du territoire dans lequel le bâtiment s’insère. Enfin, dans le cas des Établissements recevant du Public et des Travailleurs (ERP et ERT) on y ajoute : les normes de sécurité incendie et les normes d’accessibilité aux Personnes à Mobilité réduites.

On fait parfois appel aux architectes pour leurs compétences de synthèse et leur approche globale d’un projet, même dans des cas où ils ne sont pas obligatoires. L’architecte peut ainsi apporter un réseau d’entreprises ou de partenaires qualifiés, mais aussi son expertise de la construction d’un bâtiment et de son insertion dans le tissu urbain.

Nos formations françaises valorisent une vision micro/macro de l’architecture, où l’on va traiter de manière cohérente les environs du bâtiment (échelle macro), mais aussi les détails de menuiserie ou de cloison du projet (échelle micro). À l’heure où les autres professions du BTP se spécialisent dans un domaine spécifique, l’architecte conserve un regard global ce qui lui permet une coordination des différents corps d’état impliqués au service du projet. En définitive, l’architecte assure le liant entre des métiers complémentaires tout en étant garant de la vision initiale du projet.

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