Un jour, un projet : Groupe scolaire par Hessamfar & Vérons architectes

Après une période feuille blanche du à un début d’année chargé, je trouve enfin le temps (et surtout le projet) pour me lancer dans un nouveau « un jour un projet ». Sans attendre, parlons bien sûr…d’architecture !

Pour ce retour en 2020, j’ai choisi de rester en France, plus particulièrement à Saint-Cyr-sur-Loire, ville notamment connue pour avoir accompagné Anatole France dans ses dernières heures (ah-ah, vous ne vous y attendiez pas à cet élan de culture…). Mais si nous parlons aujourd’hui de Saint-Cyr-sur-Loire, ce n’est pas pour ce cher Anatole, mais pour un groupe scolaire (3244m²) signé par l’agence Hessamfar & Vérons.

Sensible depuis toujours à la sobriété architecturale, ce projet m’a directement accroché par son parti pris résolument modeste. Entre les arbres, que l’on imagine judicieusement conservés, se dessinent les lignes franches de l’établissement scolaire. Des horizontales simples, ponctuées par de larges poutres en bois, régulières, affichant sans détour le choix structurel des concepteurs. La façade métallique, sombre (on est architectes après tout), renforce le contraste du bois clair sans toutefois jurer avec le paysage.

C’est ce même paysage qui semble avoir été particulièrement soigné, notamment lorsque l’on jette un œil aux abords du bâtiment, bien souvent dénigrés et relayés au dernier plan pour de tels projets. Ici, on offre une entrée douce, un sentier souple accompagnant élèves et professeurs vers l’entrée. Et du vert (bon ok, celle-là n’était pas terrible), encore une fois, il y en a, même jusque sur la toiture ! On parle d’un jardin pédagogique, une manière d’habiter les toits tout en offrant un support de cours aux professeurs. Pourquoi pas.

À l’intérieur, on retrouve la lisibilité de la structure, comme un appel aux questions des élèves, un premier pas vers la compréhension de son environnement urbanisé et des bases de l’architecture. Ça ne parait rien, mais on part de loin. Les pièces sont lumineuses, et paraissent offrir un beau rapport aux extérieurs. Une partie des salles donnent d’ailleurs sur la cour, lieu désormais aseptisé. On y trouve ici quelques arbres, un préau exhibant fièrement sa charpente en épicéa et du béton. Beaucoup de béton. Malheureusement. Au moins, les élèves pourront se réconforter en regardant, de l’autre côté de la barrière clôturant la cour, les beaux espaces verts qui les attendent à la sortie de l’école.

Cynisme à part, j’ai trouvé ce projet inspirant, plein d’une belle simplicité et d’une volonté de s’adapter à son paysage sans toutefois s’effacer. L’usage du bois comme matériau structurel vient montrer des alternatives écoresponsables au béton ou à l’acier. Une belle manière de montrer que le biosourcé n’est pas forcément synonyme de bâtiments à l’aspect daté, au contraire. En bref, un bel exemple à suivre !